Les Hmong forment un peuple originaire des régions montagneuses du sud de la Chine. Libre, nomades, leur histoire peu connue, et peu commune, est pourtant liée à celle de la France. Nous allons à leur rencontre grâce à Loulou Moreau qui les a photographié.
Également appelés Miao en chinois, littéralement “provenant des rizières“, les Hmong eux-mêmes se désignent souvent comme étant des montagnards. Au début du 19e siècle, des Hmong franchissent la frontière sino-laotienne pour s’installer notamment au Nord de Vietnam. Minorité Laotienne, ils sont surtout un peuple nomade qui a choisi la liberté. Aujourd’hui toujours présent dans la région nord du Vietnam, à la frontière entre le Laos et la Chine.
Leur histoire est imbriquée à celle de la France lorsqu’ils aident dans un premier temps ces derniers contre les japonais lors de la guerre d’Indochine. Suite à cela, certains d’entres eux immigrent en Guyane, où une communauté Hmong vit aujourd’hui. Intrinsèquement insoumis, les Hmong avaient quitté la Chine où ils étaient dépossédés peu à peu de leurs terres. Ils ont ensuite combattus les japonais aux côtés des français, ce pour quoi ils furent traqués par les laotiens et les vietnamiens en représailles. Ils furent également “encourager“ à produire de l’opium, autre période compliquée de leur histoire.
De nombreux Hmong vivent en France, en Guyane donc mais également aux Etats-Unis (c’est une famille hmong que Clint Eastwood met en scène dans son film Gran Torino !). Ils ont laissé la riziculture pour le maraîchage et l’arboriculture. Notamment en Guyane où ils nourrissent une bonne partie du pays ! Mais tous les Hmong n’ont pas quitté l’Asie. Au Laos, certains groupes se sont réfugiés dans les montagnes où des groupes de résistance perdurent, vivant dans des conditions dramatiques.
Ces situation, héritées des guerres d’Indochine et du Vietnam, sont régulièrement dénoncées, mais sans beaucoup de bruits et encore moins d’impact… Certains évènements plus marquant que d’autres comme, en 2009, le renvoi de plusieurs milliers de Hmong de camps de réfugiés thaïlandais vers le Laos où ils sont encore menacés. Une inertie qui mena un officier à la retraite français à se suicider au pied du monument aux morts d’Indochine de Dinan en 2011 pour dénoncer l’inaction de la France et des Etats-Unis qui, après avoir “utilisé“ les Hmong durant leurs guerres et s’être contenté de recueillir une partie des Hmong réfugiés de Thaïlande seulement, ne semble plus du tout concernés par le sort de ce peuple.
La communauté Hmong de Sapa représente plus de la moitié de la population de cette région. Poussés à développer la riziculture par le gouvernement lorsqu'ils sont arrivés de Chine, ce sont eux qui ont nivelés les coteaux de Sapa, les ont irrigués et ont créé ces paysages exceptionnels qui font toute la richesse de la région ! Que ce soit avant l’une des deux récoltes, où les verts rivalisent entre eux, ou bien à l’automne, lorsque les tiges jaunies ondulent au vent, les rizières de Sapa sont l’un des paysages les plus beaux du Vietnam !
Appelés Hmong Noirs en raison de leurs vêtements noirs ou bleus foncés, ils portent également un petit chapeau rond qui leur enserre la tête. Mais la plupart sont aujourd’hui bien plus colorés que cela ! Leur artisanat est d'ailleurs l'un des plus recherchés du Vietnam, que ce soit leurs tissages ou leurs bijoux.
