Novembre 2015 : Jean-François M. part pour un voyage au Vietnam d’un mois, organisé par l’agence locale FantaSea Voyages. Dans dans la deuxième partie de ce récit poétique, découvrez ses impressions sur la baie d'Ha Long.
Faisons tout de suite l’éloge des guides de l’agence Fantasea Voyages et de son responsable, monsieur Minh. J’ai donc côtoyé six personnes au cours de mon séjour. Toujours des individualités de grande qualité, érudites, attentives et courtoises, à l’esprit pratique, aimant et montrant leur pays jusque dans les détails, discrètes, au parler franc, jamais fatiguées malgré mes sollicitations nombreuses. Tant de dialogues chaque jour différents selon les générations à laquelle les uns et les autres appartenaient, et sans tabou. Et, sans nul doute, quelque chose qui ressemble fort à de la chaleur humaine. L’hébergement hôtelier, confortable, sera lui aussi à la hauteur, avec un personnel dévoué. Les chauffeurs également, sachant s’adapter aux demandes.
La baie d’Ha Long n’a pas voulu lever son mystère pourtant. La grande jonque nous conduisait parmi les dômes calcaires, ensoleillés d’abord, puis enveloppés dans une brume légère de fin de journée. Entre les pains de sucre, des bateaux de haute mer venus du Pacifique ou de la mer de Chine avaient jeté l’ancre au beau milieu de la baie et déchargeaient leur cargaison en silence sur des péniches qui remonteraient le fleuve, une fois remplies. Notre navire filait doucement. Je sentis bientôt l’atmosphère lourde des livres de Joseph Conrad. Comment ne pas songer, par intermittence, à un péril, comment ne pas imaginer voir venir le typhon ? Puis il fallut prendre place sur une petite barque à 4 places, conduite par une rameuse. Alors, je n’étais plus rien face au dragon.
Le soir, une trentaine de bâtiments illuminés, dont notre luxueux « Bhaya », se regroupèrent pour passer la nuit sur les flots entre quelques hautes masses déchiquetées. Repas gastronomique, immobile féerie pour une croisière qui pourrait ressembler à un voyage de riches. Pourquoi s’endormir alors que peut-être nous dérivions ?