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Confession d’un chaman à Bali

Le but de ton voyage, c’est de te connaître toi-même

La culture chamane est une quête du paradis en soi-même, «dans son coeur» confie Miasa . Guide au sein de l’agence de voyage sur mesure à Bali « Bali Passion », il livre cette singulière philosophie de vie qui rappelle le bouddhisme : « Il ne faut pas trop penser sans quoi, les mauvaises pensées risquent de surgir. Il faut contrôler sa pensée, toujours dans un sens positif afin d’être en harmonie avec le cosmique. » Loin de la tendance «Eat, Pray, Love», Miasa raconte Bali, la chamane,  les croyances, la philosophie de vie des chamans balinais.

Un don

Selon Miasa, il existe une grande différence entre les guérisseurs et les chamans. On ne choisit pas la condition de chaman, c’est dans le sang, la famille, de génération en génération; le chaman est «génétiquement» connecté au cosmique. Or les guérisseurs, eux, doivent apprendre leur art par le tai chi, l’acupuncture etc... Il a grandi dans la tradition chamane.  Ses parents et ses frères ont reçu ce don. Lorsque l’on fait allusion au livre médiatique il répond :«‘Aime’ représente à la perfection Bali, nous avons ici un coeur très profond.»

La recherche des réponses

Le don du chamanisme est donc transmis de génération en génération, chaque enfant de la famille recevra donc cette connexion, plus ou moins développée. Pourquoi ? Il s’agit d’une question d’ego, «plus fort est ton ego, plus faible est ta connexion» Le successeur sera alors l’enfant le plus connecté au cosmique. Chez Miasa, son père et sa mère sont chamans, c’est un de ses frères qui a pris la suite de son père après son départ il y a deux ans. Sa mère et son frère sont très souvent sollicités pour des conseils de crémations, cérémonies. Ils sont l’intermédiaire entre le cosmique et celui qui demande conseil.

Besoin de parler aux ancêtres, besoin de conseil pour une cérémonie, c’est chez Miasa que les gens vont chercher des réponses. Les balinais sont un peuple souriant en toute circonstances; Miasa m’explique «nous sommes souriants d’offrir, le nom Bali ou Dawa vient du mot Wali en indien qui signifie offrande». La spiritualité et la douceur qui règnent sur l’île des dieux prennent tout leur sens. Il m’explique le « Tri Hite Karana », c’est à dire le respect envers trois entités: votre famille, votre environnement et entourage et votre spiritualité. Les questions auxquelles la philosophie chamane tente de répondre sont : « Pourquoi suis-je là? Quelle est ma vraie maison? ». Miasa m’explique qu’il faut savoir revenir dans le passé sans trop s’attarder, afin de vivre dans le présent sans penser au futur.

Des offrandes au soleil levant

Sur l’île de Bali, les coupelles tissées en feuillages sont remplies de fleurs coupées et d’encens et posées devant les lieux de vie et les temples. Pourquoi ces offrandes? Elles matérialisent le don spirituel que les balinais font chaque jour à la terre, les animaux, aux plantes, aux planètes. Il s’agit içi de relier son esprit avec son cœur, et de sentir et toucher ce que l’on offre. « La symbolique est partout : les vêtements traditionnels balinais sont une protection de l’être, la ceinture permet de maintenir en place l’orgueil et de l’empêcher de grandir, le ventre étant le centre de l’égo, c’est une preuve d’humilité qui doit montrer que l’homme se soumet à sa terre et à l’univers. » explique Miasa. La couronne sur la tête quant à elle, permet de protéger et d’empêcher les mauvaises vibrations d’entrer en contact avec le centre de la spiritualité: le troisième œil.

Une « mythologie »


L’île des dieux est marquée par 3 grands prêtres qui ont jalonné l’histoire religieuse de Bali. Rishi Markandeya qui a quitté l’Inde pour Java puis Bali au VIIIe siècle et s’est installé à Ubud près de la galerie Antonio Blanco, à l’endroit exact où se rejoignent deux rivières, afin de puiser l’énergie et trouver la paix à la jonction des eaux. C’est lui qui apporte le yoga à Bali. Mpu Kuturan, le légendaire prêtre javanais qui a instauré le système tripartite des temples balinais encore d’usage aujourd’hui. Le prêtre Dang Yang Nirarta au XVIeme siècle ; le temple de Pabean lui est consacré.

Une architecture réfléchie

Le « veda » ou « vedik » est une croyance hindou (qui suit le cours des rivières). Elle est arrivée d’Europe puis d’Inde et fût adaptée à la culture animiste déjà en place. A Bali les temples et les maisons sont généralement orientés vers l’Ouest (vers le lever du soleil) ou vers la montagne (la puissance et la force). Le Feng Shui à Bali, appelé Asta Cosala Cosali, repose sur le calendrier lunaire et solaire.

L’art de la méditation

Qu’est-ce que la méditation? Miasa explique : « C’est harmoniser la pensée et nourrir le corps ésotérique ». L’homme est composé de trois corps différents. Le corps physique se nourrit d’aliments et a des besoins primaires. Le corps astral ressent un besoin de musique et de sons, tels que l’eau pour se raccrocher de la terre et de son corps physique. Enfin, le corps ésotérique, lui, voyage par la méditation et la pensée harmonisée. Le chaman est connecté au cosmique est grâce à l’accord de la nature il peut partager ses connaissances. Il voyage alors autour des planètes qui lui donnent l’énergie dont il a besoin. Que signifie «AUM» ou «OM», pourquoi le dire à haute voix? Le mot «aum» ou «om» est le son originel d’où toute la création est partie.  Dans le mot AUM chaque lettre représente un son qui va éveiller, faire rêver ou mettre dans un sommeil profond l’individu. Le « A » symbolise le commencement et fait référence à Brahma, le Dieu créateur, la vérité absolue divisé par les vibrations du «aum». Le « U » est le son de la continuation, de la vie qui est incarnée par Vishnu. Le « M » illustre la fin, la mort que le Dieu destructeur Shiva représente. Le son originel permet de capter le cosmique. On souffle d’abord «AU» pour envoyer l’harmonie vers l’extérieur. C’est un don à la nature ; le symbole de l’offrande. Enfin le «M» est capté par soi- même, on ferme les lèvres comme pour recevoir cette harmonie en nous.

Au-delà…

La crémation prend tout son sens, lorsque le corps physique n’est plus. Il faut, alors, libérer le corps astral pour faire, ensuite, voyager le corps ésotérique et permettre la réincarnation future. Miasa raconte :« Pour libérer le cycle de la réincarnation, il faut donc faire quelque chose de bien, avec ses mains, pour les autres ». On peut ici penser au karma, est-ce lui qui décidera de notre réincarnation ou non?

Article rédigé par : Bali Passion