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Architecture solidaire : construire un monde meilleur

Rencontrer l’autre est l’âme même du voyage. Connaître ceux qui font un pays, leur culture, leurs coutumes, leur histoire… Des bribes de vie que l’on peut déceler dans leurs habitats, ou au contraire dans leur absence… Parlons un peu de l'architecture solidaire.

Le foyer est pourtant l’un des essentiels de l’être humain, malgré cela, nombreux sont ceux qui ne peuvent avoir un toit au-dessus de leur tête. Charles Edouard Jeanneret, plus connu comme « Le Corbusier », a dit un jour que « l’architecture est le point de départ lorsqu’on veut conduire l’humanité vers un avenir meilleur».

Certains des architectes que nous vous présentons dans cet article devaient le penser également lorsqu’ils se sont engagés, via la plateforme de mise en relation Habitissimo, dans ce travail avec l’objectif d’améliorer la vie d’une communauté. Ce n’est pas aussi urgent que la faim ou la soif mais c’est un soulagement essentiel pour le développement social, les besoins architecturaux étant un obstacle très difficile à surmonter pour ceux qui ont moins. C’est pourquoi ces projets d’architecture solidaire sont si importants.

L’orphelinat de la Lumière (Kenya)

Fondé en 2008, Orkidstudio est un collectif de conception humanitaire qui, depuis sa création, a concentré ses efforts et sa créativité pour répondre à certaines lacunes architecturales qui pénalisent les enfants défavorisés. L’une de ses créations est le Centre St Jérôme, un bâtiment entièrement en bois et en terre qui offre un abri aux enfants abandonnés et défavorisés de la région de Nakuru au Kenya. Lors de sa construction, une grande partie de la communauté ethnique des Kikuyu s’est impliquée, aidée par un petit groupe d’étudiants anglais en architecture. Le centre a été construit en seulement huit semaines avec un budget de 50 000 livres. Il se distingue par sa luminosité et sa division en petits espaces destinés à donner un sentiment d’intimité aux enfants. L'habitat solidaire : c'est quoi ?
Crédit photo : Orkid Studio

Une solution à deux problèmes (Kenya)

Si la fonction principale de l’architecture est d’offrir des solutions, quelle meilleure réponse que celle de résoudre deux besoins à la fois. C’est le cas dans une zone rurale du Kenya, où toute la région souffre continuellement de la sécheresse. La solution proposée a également permis de couvrir les besoins éducatifs de la communauté, à laquelle il manquait un lycée. Ainsi, un bâtiment multidisciplinaire a été construit, permettant aux enfants de poursuivre leurs études, mais qui pourrait également être utilisé pour des réunions, et dont le toit recueille l’eau de pluie qui est ensuite canalisée dans des puits. Dans ces puits, l’eau est purifiée et stockée pour la consommation des étudiants. La conception de ce bâtiment, idée de l’architecte Greg Elsner, pourrait être dupliquée dans toute l’Afrique. L'habitat solidaire : une solution durable
Crédit photo : Inhabitat, Architecteforhumanity et Prweb

Un quartier Don Quichotte (Etats-Unis)

Non loin de nos maisons, dans nos propres rues, il y a aussi des gens qui ont besoin d’un coup de pouce pour pouvoir aller de l’avant. De nos jours, trop de gens errent sans toit au-dessus de leur tête. Aux Etats-Unis, ce constat a entraîné la construction de petites maisons, aux mesures ajustées, avec un budget relativement faible, destinées à accueillir les plus défavorisés. Le « Village Don Quichotte » est une communauté autogérée, située à Washington, a été conçue pour 30 adultes qui étaient jusque-là sans-abris. Les maisons sont toutes petites, suffisantes pour accueillir un lit et donner un peu d’intimité. Les besoins en alimentation et en hygiène sont couverts par les parties communes de la communauté. L'habitat solidaire un projet en afrique
Crédit photo : Quixote village

Maisons de sable et d’espoir (Afrique du Sud)

Considéré comme l’un des pays avec les plus grandes inégalités sociales dans le monde, l’Afrique du Sud lutte pour répondre aux besoins d’un grand pourcentage de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. Pour donner un abri aux défavorisés, le Cap a organisé un concours d’architecture pour la construction de logements sociaux avec un coût maximum de 7000 $. Le concours a été remporté par l’entreprise locale MMA, qui, inspirée par le travail de Nader Khalili, a conçu des maisons construites grâce un squelette en sacs de sable. Le résultat est si excellent que les propriétaires eux-mêmes pourraient construire leurs propres maisons. L'habitat solidaire : un exemple de maison
Crédit photo : Designindaba, Archicentral et Design Space Africa

Un banc pour ceux qui n’ont pas de toit (Vancouver)

Aujourd’hui, dans de nombreuses villes, des mesures sont prises qui, loin d’empêcher la mendicité, tentent simplement de la cacher. Installés dans coin de sols, dans des bancs inconfortables, le mobilier extérieur empêche habituellement de se reposer correctement. Pour certains, il semblerait que tout est bon pour maintenir l’image d’une ville propre. C’est face à cela que Spring Advertising, une entreprise de marketing, a pris une initiative qui a vu le jour à Vancouver. Son idée est de transformer un banc en refuge improvisé grâce à un toit extensible et qui, dans le même temps, indique le foyer d’accueil le plus proche. De plus, quand la nuit tombe, un message éclaire le banc indiquant la possibilité qu’il soit utilisé comme « chambre ». Ou quand une simple idée humanise un monde de moins en moins empathique… L'habitat solidaire expliqué par Habitissimo
Crédit photo : Fastcoexist