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Une rencontre inoubliable au Costa Rica : les indiens BriBri

Lorsque que l'on choisi  de voyager, de prendre son sac et de partir à l'aventure, on ne sait pas ce sur quoi nous allons tomber. On peut imaginer, se faire une idée avec des photos ou des témoignages mais on ne peut savoir à l'avance toutes les péripéties que nous réserve cette aventure. Et comme bien souvent, c'est l'échange avec des peuples de cultures différentes qui nous marque le plus et qui, pour certains d'entre nous, reste gravé à jamais dans nos souvenirs. 

C'est le cas d'Olivier, un voyageur qui revient d'un voyage au Costa Rica avec un de nos partenaires locaux. Durant son séjour, Olivier a fait une rencontre un peu particulière, dont il va se souvenir toute sa vie. En effet, Olivier a fait la rencontre des indiens BriBri, un peuple reculé vivant au Costa Rica, et cela grâce à l'association locale Stibrawpa. Cette association organise des séjours dans le village de Yorkin, au cœur de la jungle.

Le témoignage d'Olivier : Une journée chez les BriBri

"Quelques mots des Bri Bri, une des plus anciennes et plus puissantes tribus de Costa Rica. Leur territoire s’étendait jadis de la cote Caraïbe au Pacifique, traversant le Costa Rica d’est en ouest, et descendait également sur une partie du Panama. Une autre branche des Bri Bri vivait tout au nord du pays, voisinant avec le Nicaragua. Après avoir failli disparaitre, puis être absorbés dans la culture hispanique du pays, ils ont réussi à refonder des communautés respectant leurs coutumes et une vie traditionnelle au cœur des forêts du pays. L’association STIBRAWPA, organise désormais des séjours dans le village de Yorkin, et les recettes de ces séjours servent à aider à préserver leur mode de vie.

Pour rejoindre la communauté de Yorkin, un des villages du peuple Bri Bri, il faut affronter les routes ou plutôt les pistes qui traversent la jungle, puis remonter le fleuve Yorkin et ses rapides durant plus d’une heure trente !

Après une traversée de la foret sur des pistes difficiles mais splendides, avec parfois des vues sur le fleuve d’une beauté sauvage incroyable, nous sommes arrivés au village de Bambù, lieu du rendez vous avec notre guide indien. Celui-ci nous attendait tranquillement allongé, se reposant du futur effort qu’il allait devoir fournir pour remonter les rapides. Aucune communication ne put se faire avant que nous ayons échangé nos identités. Il ne pouvait ni me répondre, ni entamer un dialogue avec moi avant de savoir mon nom. Pour nous européens cela peut sembler étrange, mais pour un Bri Bri, il ne peut pas parler à un inconnu. Quand il a connu mon prénom, et que je lui ai donné celui de ma femme, tout a changé, et la glace était rompue !

"La notion de propriété est absente"

La remontée du fleuve a été mouvementée, une heure et demie de pirogue, avec quelques passages dans des rapides, avec si peu d’eau que les guides devaient descendre pour manœuvrer les pirogues à la main. Une fois arrivés au village, nous avons découvert un endroit merveilleux, paisible, complètement intégré dans la foret qui l’entoure. Chaque maison est construite de manière traditionnelle, uniquement avec des matériaux tirés de la forêt. Chaque maison est séparée des autres par une parcelle de terrain assez vaste, environ mille mètres carrés. Cette parcelle est exploitée par la famille pour les cultures diverses, maïs, haricots, fruits, cacao, café. La méthode de culture est le Milpa. C’est une méthode remontant à l’époque pré colombienne, toutes les cultures sont interdépendantes les unes des autres, et mélangées aux arbres de la forêt pour profiter de la protection du feuillage contre le soleil ou pour briser la violence des pluies.

Les enfants vont à l’école, l’école « ordinaire » se fait dans un bâtiment en bois, mais l’école traditionnelle, portant sur l’enseignement traditionnel des Bri Bri se fait dans un bâtiment circulaire ouvert sur la forêt. Inimaginable de dispenser un enseignement traditionnel ailleurs. Les adultes sont cultivateurs, chasseurs et pêcheurs, et vivent aussi indirectement de la vente d’artisanat et de l’organisation des séjours. Les recettes financent des équipements pour la communauté. Les membres de la tribu nous expliqueront que la notion de propriété est absente de la culture autochtone, la terre et la forêt n’appartiennent à personne, ce qu’elles produisent est donc le bien de l’ensemble de la communauté.

"Bien loin de la vie européenne..."

Nous partagerons un repas traditionnel avec les membres de la communauté, puis nous les accompagnerons dans la forêt et autour de leurs habitations pour voir leurs cultures et comprendre leur mode de vie. Cette journée à été riche en enseignements, mais aussi en émotions, en partage également. Les villageois nous expliqueront leurs coutumes, leurs traditions, leur façon de voir le monde qui nous entoure. Nous serons bien loin du matérialisme et de la vie européenne. Je partagerais un moment d’exception avec un jeune indien, avec qui j’échangerais sur nos modes de vie respectifs, sur nos environnements, il me fera percevoir le lien étroit qu’il entretient avec la nature qui nous entoure, et m’ouvrira son cœur sans aucun détour. Enfin, au moment de quitter la communauté, quand nos guides nous auront ramenés à notre point de rencontre, les échanges et la confiance qui ont marqués nos discussions à Umberto le guide, et moi, se traduiront par une étreinte amicale. Partager sans retenue et avec sincérité des moments d’exception, et partir en ayant le sentiment de laisser un ami au fin fond de la jungle. Une journée qui a comptée dans ma vie."

Olivier L.