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Le tatouage thaïlandais, entre tradition millénaire et modernité

Le tatouage sacré thaïlandais, également appelé le « Sak Yant » est un art issu d’une tradition millénaire autant apprécié par les thaïlandais que les touristes. Mais qu’est ce qu’est vraiment le Sak Yant et quels sont les faits indispensables à savoir sur cette pratique ? Tout d’abord, le terme « Sak Yant » est le dérivé de deux mots thaïs : « Sak » qui signifie tatouer et « Yant » pour prière sacrée. S’il est effectué selon un rituel bien précis, le Sak Yant est présumé apporter force, protection, chance etc… Le tatouage est considéré comme authentique et avec des propriétés surnaturelles quand il est réalisé par un moine bouddhiste ou par un prêtre brahmane. 

Mais avant de rentrer dans les détails, comprenons d’où vient ce tatouage ancestral. 

Le Sak Yant est apparu dans l’empire Khmer, il y a environ 30 000 ans ! Il reprend des symboles bouddhistes qui donnent différents types de bénéfices, tels que la force, la chance, la richesse, la sante etc…Il repousse également les dangers et les autres mauvais présages. Leurs pouvoirs de protection étaient tout d’abord réservés aux bonzes, puis ils se sont répandus chez les soldats. 

En effet, en temps de guerre en Asie du Sud-Est, les soldats ne comptaient pas sur la protection d’une simple armure mais sur la protection divine et spirituelle de leurs tatouages qui leur apportaient  force, invincibilité et même invisibilité. 

La légende raconte que la Thaïlande n’a jamais été occupée grâce à ses « soldats fantômes » invisibles et impossibles à tuer avec leurs tatouages de protection. 

Se faire tatouer

Pour se faire tatouer un Sak Yant il faut respecter une cérémonie bien précise. Tout d’abord, des chants et des prières sont prononcés avant de réaliser le tatouage. Il est réalisé soit avec le Sak Mai, un bambou taillé très fin qui est pressé rapidement sur la peau, soit à l’aide du Sak Khem qui est sa version plus moderne en métal. L’encre est elle aussi très importante et doit être bénite. 

Une fois le tatouage terminé, il doit être activé par des mantras, qui sont des prières récitées en Pali (langue indo-européenne parlée autrefois en Inde) et qui ont pour but d’activer les bénéfices du tatouage. 

Selon la tradition, les tatouages les plus puissants et les plus protecteurs sont placés au plus près de la tête. Il est donc rare de voir un Sak Yant au niveau des jambes.

Le Nijo-jo, situé dans le centre-ville de Kyoto, est un château japonais construit en 1603.
Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994, le château fut la résidence du premier shogun de la période Edo (Tokugawa Ieyasu). Avec ses deux grands bâtiments de bois et son sublime jardin japonais, le Nijo-jo contraste avec les autres palais et temples de la ville.

Le Hah Taew

Le Hah Taew qui consiste à se faire tatouer une série de tantras bouddhistes répartis en 5 lignes verticales qui selon les croyances assurent santé et prospérité. Chaque ligne possède une signification.

La première ligne protège la personne tatouée des punitions injustes et des mauvais esprits qui pourraient vivre dans son foyer.

La seconde ligne assure une protection contre la mauvaise fortune et le mauvais karma.

La troisième ligne protège de la magie noire qu’une personne malveillante a pu utiliser pour blesser le porteur du tatouage. 

La quatrième ligne apporte succès, chance et fortune dans les projets futurs.

Puis, la cinquième ligne offre un charme d’attraction qui rend séduisante la personne tatouée.

 

Le Paed Tidt

Le Paed Tidt est un dessin sacré géométrique composé de 8 directions qui symbolisent les directions de l’univers. Chaque flèche représente un pouvoir tel que l’habilité de vivre sans ennuis ou encore la capacité de forcer le destin. Mais son plus grand bénéfice est de protéger les personnes qui voyagent beaucoup. C’est pour cela que le Paed Tidt est également appelé la boussole du voyageur. 

 

Le Gao Yord

Le Gao Yord est un tatouage qui protège son porteur contre les attaques et les assauts magiques tout en apportant chance et protection. Il est composé des 9 pics de la montagne Meru (la montagne Meru est un pic de l’Himalaya, situé dans le Nord de l’Inde) et de la représentation de 9 Buddhas disposés vers l’extérieur.

Le Yant Suea

Le Yant Suea est composé de deux tigres se faisant face. Au milieu des deux animaux on retrouve le "Yant Putsoorn", un mantra qui veut dire "l’un à côté de l'autre". Ce tatouage est très répandu chez les sportifs pratiquant la Muay Thai, et également chez les soldats et les policiers car il représente la puissance et le leadership. Certains businessmen pensent également qu’il éloigne la concurrence

Bien différencier les tatouages

Mais attention, il ne faut pas confondre les Sak Yant qui sont des tatouages sacrés thaïlandais aux tatouages en rapport avec Buddha.
En effet depuis quelques années, le ministre de la culture cherche à interdire définitivement les tatouages à l’effigie de Buddha car cette pratique ne respecte pas la culture thaïlandaise.
En effet, la Thaïlande est majoritairement bouddhiste et les statues à l’image de Buddha sont considérées comme des objets de culte sacré. Mais certains touristes considèrent ces images comme des symboles non religieux et cherchent simplement à suivre une mode. Ils ne sont pas conscients du besoin de respecter la religion locale, ce qui choque profondément les bouddhistes du pays.
Après de nombreuses plaintes dirigées vers les salons de tatouages qui proposent des modèles à l’effigie de Buddha, le ministre de la culture a donc demandé de stopper cette pratique. Néanmoins, si cette demande n’est pas respectée il faut s’attendre à ce qu’une loi soit votée pour interdire cette pratique dans toute la Thaïlande.

J’espère qu’après la lecture de cet article, vous en saurez un peu plus sur les tatouages traditionnels thaïlandais. Alors, pourquoi ne pas sauter le pas en vous faisant tatouer durant votre séjour au pays du sourire ?