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La ferveur des Philippins : entre religion et tradition

Une foi inconditionnelle

Ici, le christianisme s’est imprégné de croyances animistes. Les esprits, chamans, guérisseurs et des forces de la nature influencent quotidiennement la vie des Philippins non-citadins. Entre les chapelets cliquetant dans les jeepneys, tricycles et taxis, les Jésus en croix suspendus dans les maisons et petits magasins, le rituel du signe de croix en début du repas, dans les supermarchés à certaines heures de la journée, en passant devant les églises, ou encore les « God bless our trip » placés au dessus des rétroviseurs, la foi inconditionnelle des philippins se ressent de façon permanente. Voyager aux Philippines et découvrir que la religion est également source d’espérance, de rassemblement et de convivialité. Les églises se remplissent allégrement les dimanches, les conversations résonnant entre les murs, avant que le prêtre n’apparaisse laissant place à une sérénité étonnante. Les prières chantées démarrent, menées par les enfants de chœur ou bien simplement par une guitare dans les petites églises rurales. Le sentiment de communion est prodigieux.
Bougies dans une église des Philippines

La religion initiatrice de rassemblements et de convivialité

De nature joviale, les philippins se rassemblent tout au long de l’année, et ce, dans toutes les villes du pays, au cours de fiestas essentiellement dédiées aux différents saints catholiques. Les processions religieuses envahissent les rues arborant fièrement l’icône à l’honneur, précédées de parades dansées et colorées, tambours battant. Les démonstrations de ferveur sont à leur comble lors d’un évènement extravagant, ayant lieu durant la Semaine Sainte dans les environs de Manille. La Passion du Christ est alors reconstituée, différents fidèles (les mêmes chaque année) retraçant le chemin de croix avant de se faire crucifier devant la foule. Cette communion et cette convivialité, surtout apparent dans le cercle familial, prend tout son sens lors de la Toussaint, le 1er novembre. Les familles se regroupent alors dans les cimetières sur les tombes des défunts, et mangent, discutent, font la fête du petit matin jusque tard le soir pour honorer les morts. Les rues aux alentours des cimetières se retrouvent alors bondées de passants, de stands de boissons et snacks, et de vendeurs ambulants vendant cierges et fleurs de toutes les couleurs. La foi religieuse est bel et bien une caractéristique du peuple philippin. L’assimilation des cultures venues d’ailleurs avec les migrations, les échanges économiques et les colonisations ont créé un incroyable mélange unique, empli de souffrance et d’espérance, de foi individuelle omniprésente et de convivialité.