Les rues sont illuminées, les salons aussi. Les petits demandent chaque soirs si c’est demain qu’il y aura les cadeaux sous le sapin. Petits et grands l’attendent (ou le redoutent !) chaque année, et ne sont jamais déçus !
On le fête chaque année, mais savez-vous d’où vient véritablement la tradition de Noël ? Et comment est né le père Noël ? Et le sapin, vous êtes vous déjà demandé d’où vient cette drôle d’idée de mettre des guirlandes sur un conifère ? On assiste à la fête de Noël dans le monde entier, entre fête religieuse et rites païens, comment est né le jour de Noël?
Parmi les rites saluant les périodes de renouveau, né certainement avec l’âge de la culture de la terre, celui qui nous intéresse est le solstice d’hiver (où les jours commencent à rallonger), le 20 décembre. La première célébration connue date de l’époque romaine, les Saturnales, célébrées entre le 17 et le 24 décembre.
Le poète gréco-romain Lucien (IIe siècle apr. J.-C.) décrivit les Saturnales comme une occasion pour « donner des repas aux esclaves. Il régnait une gentillesse à l'égard de tous ». On offrait des cadeaux : des porte-bonheur, du miel, des gâteaux, de l'or. On décorait les maisons avec du lierre, des branches de houx et de gui.
À partir du IVe siècle avant notre ère, une autre célébration avait fait son apparition, le culte de Mithra. Dieu de la lumière dans l’ancienne religion iranienne, il est symbole de la chasteté, de la pureté et il combattait les forces maléfiques. Répandu dans tout l’Empire romain, il trouva écho jusque dans les provinces les plus reculées de l’Empire. Ses fidèles célébraient la renaissance de ce « dieu invaincu » le 25 décembre. Noël est l’enfant des deux.
Malgré l’influence croissante de l’Église, les rites chrétiens ne parvenaient pas à s’imposer face à ces traditions païennes. Ainsi, au IVe siècle de notre ère, l’Église Chrétienne a une idée astucieuse : avancer la naissance du Christ du 6 janvier au 25 décembre, cette date étant la plus fêtée dans le culte mithraïen. Le même procédé fut utilisé pour les autres peuples, tel que la fête de Jul chez les Germains. Technique facilitée par le fait que la date de la naissance du Christ n’était pas vraiment fixée.
Pour la célébration en elle-même, les chrétiens s’accordèrent pour se calquer sur les rites des Saturnales. Cependant, chaque province apposa ces propres traditions. C’est pourquoi aujourd’hui chaque pays a des traditions de Noël différentes de celles de son voisin.
À l’origine il y a Saint Nicolas. Encore fêté dans de nombreux pays, principalement nordiques, ce saint de la chrétienté est le patron des enfants. Revêtu de son habit d’évêque, il passe, sur son âne, dans la nuit du 5 au 6 décembre, accompagné de son comparse, le père Fouettard. Le premier donne des friandises aux enfants sages, le second des coups de trique aux galopins.
Au début du XVIIe siècle, cette coutume se vit importée aux États-Unis par des immigrants hollandais. Et le Sinter Klass néerlandais devint rapidement Santa Claus (le père Noël américain).
À partir du milieu du XVIIe siècle, les chrétiens trouvent plus approprié que cette fête des enfants soit davantage rapprochée de la naissance de Jésus. Ainsi, dans les familles chrétiennes, Saint Nicolas fait sa tournée la nuit du 24 décembre. L’évolution de saint Nicolas en père Noël se fait par l’imagination de deux Américains. D’abord un pasteur qui, en 1821, écrit un conte mettant en scène un personnage sympathique, dodu, jovial et qui se déplace en traîneau tiré par huit rennes. La mitre et la crosse (attributs des évêques) de saint Nicolas sont remplacées par un bonnet et un sucre d’orge. Et surtout, exit le père Fouettard ! Par la même, on efface le côté moralisateur de la tradition hollandaise, le père Noël n’est plus que douceur.
L’apparence sous laquelle on connaît aujourd’hui notre bon papa Noël n’a, elle, rien de magique puisqu’on la doit à une publicité Coca Cola de 1931!
Mais qu’importe l’habit, pourvu qu’on ait les cadeaux ! Ho ho ho…
Les Celtes fêtaient le 24 décembre comme la renaissance du soleil. L’épicéa, arbre de l’enfantement pour ce peuple, était dédié à cette fête. Au XIe siècle, les fidèles chrétiens avaient coutume de présenter des saynètes appelées Mystères, dont celle du Paradis. Il était symbolisé par un sapin orné de pommes rouges. L’arbre de Noël est mentionné pour la première fois en Alsace en 1521, il s’agit d’un sapin décoré de pommes rouges.
La tradition s’est ensuite étendue en Allemagne et en Angleterre puis a migré jusqu’aux États-Unis. L’étoile en haut du sapin apparaît à cette période, symbole de l’étoile de Bethléem qui conduisit les rois mages à l’étable et symbole de la récupération par l’Église de cette coutume qui était en phase de devenir une véritable tradition.
En France, l’arbre de Noël est introduit par Marie Leszcynska, femme de Louis XV, en 1738 à la cour de Versailles. Il faut tout de même attendre plus d’un siècle et la fin de la guerre de 1870 pour voir la tradition se généraliser dans le pays, principalement sous l’impulsion des Lorrains qui habitaient en territoire français. À la fin du XIXe siècle, le sapin de Noël est adopté par les Français! Pour la boule de Noël, fière descendante de la pomme rouge, elle est née de la brillante idée d’un artisan verrier afin de pallier à la triste pénurie de pommes suite à l’hiver rigoureux de 1858.
Joyeux Noël !